La radioactivité est invisible
À respectivement 65 et 150 km d'Aix-la-Chapelle, deux centrales nucléaires, Tihange et Doel, totalisant sept réacteurs,-certains ayant plus de 40 ans d’exploitation- doivent être exploitées pendant de nombreuses années encore malgré des doutes sérieux concernant leur sécurité. Le danger qu’un incident survienne, exposant la région environnante à un niveau élevé de rayonnement radioactif, croît avec chaque jour d’activité.
Le rayonnement radioactif est invisible et on ne peut le sentir. Cela crée un sentiment d’insécurité vu que le rayonnement qui émane des substances radioactives est dangereux. Il peut nuire à la santé, même à la plus faible intensité. C'est donc l'un des besoins fondamentaux que de pouvoir s’informer pour savoir si et dans quelle mesure nous sommes exposés à une augmentation du rayonnement radioactif.
Les personnes résidant dans les régions où il y a un risque que le rayonnement radioactif soit de façon significative au-dessus du niveau du rayonnement de base ont un besoin particulier d'information. Ce danger existe essentiellement à proximité des centrales nucléaires. Il est particulièrement élevé lorsque les réacteurs, en raison de leur âge, de leur conception ou de leur état technique, présentent un risque accru d’incident. La région autour des centrales nucléaires de Tihange et Doel est directement concernée!
La connaissance nécessite de mesurer!
Avec des capteurs spéciaux, le rayonnement radioactif peut être mesuré. Il est visualisé sous forme de valeurs numériques ou de courbes de mesures. Le rapport quantitatif entre les valeurs correspondant aux normes et celles correspondant au seuil permet une estimation de sa dangerosité La représentation de leur évolution dans le temps permet de tirer des conclusions quant aux mesures à prendre le cas échéant pour la prévention et la protection sanitaire.
La protection médicale exige des informations précoces
L'initiative d'un groupe de médecins de l'IPPNW d’Aix-la-Chapelle faisant appel au monde politique et aux autorités afin qu’ils prennent des mesures de prévention en cas d’urgence (y compris la fourniture de comprimés d'iode) a souligné la nécessité de disposer le plus tôt possible d'informations sur la situation dangereuse. Les complications inévitables de la coopération transfrontalière en matière de réglementation ont fait craindre que des heures précieuses ne soient perdues pour prendre des mesures de prévention. L'idée est née de créer un réseau transfrontalier indépendant avec lequel des développements inhabituels de rayonnements radioactifs pourraient déjà être détectés à proximité des centrales nucléaires. Le projet TDRM, lancé en décembre 2016, met en œuvre cette idée.